Sébastien Milliasseau

Parcours d'un meilleur ouvrier de France en prothèse dentaire.

Un peu perdu dans mes études, pas trop concerné par l'urgence de construire un avenir, je suis arrivé devant les portes de la prothèse par hasard...

Suite à l'échec d'un baccalauréat scientifique, me voyant perdre mon temps et me sachant assez manuel, des amis dentistes m'ont proposé de découvrir le métier de prothésiste dentaire.

« Des gens fabriquent des dents ?! »
« Mais pourquoi faire ? »

Et oui on partait de loin, mais à peine j'eu mis le pied dans mon premier laboratoire que je compris vite qu'il était temps de relever les manches, car ma vie allait enfin commencer.

Venant d'une famille de principes et de valeurs, le goût de l'effort était en moi, il fallu juste trouver l'étincelle pour démarrer le moteur.

Cette étincelle porta le nom de Jean-Marc Riand, mon premier patron.

C’est dans son laboratoire Yvelinois que j'ai fait mes premières armes et je pense sans trop insister pour le dire, que jusqu'à aujourd'hui, ses mots ont guidé et guident encore mes gestes.

C'est avec un gros pincement au coeur que j'écris ces quelques lignes, car je suis à la fois nostalgique de mes débuts, de la rencontre de cet homme, mais dans un même temps j'apprends la fermeture de la section prothèse du CFA de Versailles qui eut la « garde alternée » de mon apprentissage.

Par la suite, sortant d'un BTM, une autre rencontre changea la donne.

Monsieur Alain Pinault m'a accueilli dans son laboratoire parisien afin d'aiguiser mes lames et de m'ouvrir au monde de la couleur et de la céramique.

Avec lui, j'ai appris tout ce que je ne venais pas chercher. Il a mis de la rondeur dans mes angles et de la patience dans ma jeunesse. Quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse, les grandes personnes laissent leur marque.

Enfin, je dirais que mon dernier laboratoire permis de mettre un point à ma formation pour en arriver à vous écrire aujourd'hui.

J'ai fait la rencontre d’Arthur Zarakolu, avec qui je collabore toujours aujourd'hui et à qui je dois ma liberté de mouvement professionnelle.

Au sein de son entreprise j'ai pu évoluer afin de mettre en place tout ce que le passé m'avait appris.

J'ai été libre d'aller en formation autant de fois que les mois me permettaient d'en faire.

Même si l'issue fut un échec, j'ai aussi pu, durant deux ans, participer à un CPES céramique et occlusion.

N'ayant pas la réelle conscience de mon niveau et ne jugeant pas utile de me réinscrire à ce genre de formation, c'est l'esprit et les mains libres que j'ai décidé de remplir mon inscription au concours du MOF auprès du COET.

Quelques personnes me jugeant un peu « jeune » ont su se manifester pour exprimer le fait que je risquais de perdre mon temps.

Si je peux ici, encourager quelques uns d'entre vous qui auraient la «mauvaise-bonne» idée de marcher sur les traces de Jean Zoudonger (Premier MOF prothésiste dentaire en 1924), je voudrais vous dire ceci :

Si j'ai réussi à passer cette épreuve, c'est que tout bêtement j'ai écouté mon coeur et mon sang.

Personne d'autre que vous peut savoir ce que vous avez ou pouvez mettre comme énergie pour réussir.

Je n'ai pas attendu d'être prothésiste pour savoir ce que ces trois initiales signifiaient et encore moins pour ressentir le goût de l'effort.

Devenir « Meilleur Ouvrier de France » n'est pas un but, mais plutôt une direction. C'est un peu comme obtenir une ceinture noire en art martial.

Pour ceux qui ne pratiquent pas, on peut voir la ceinture comme une fin en soi alors qu'en réalité, ça n'est qu'une étape, une très belle étape...

On en ressort grandi, mais sage de découvrir qu'il y a encore beaucoup de marches à gravir.

L'essentiel n'est pas de participer, mais d'avancer, de suivre sa pente, pourvu que ce soit en montant.

Croire en notre incapacité, est la première raison qui nous rend incapable.

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